Parfois involontairement et d'autres volontairement, les entreprises utilisent, à tort, des termes qui valorisent leurs démarches, notamment environnementales. Certains termes sont employés tellement régulièrement qu’ils font désormais presque partie du paysage. Voici les erreurs à ne pas commettre en RSE : quelques phrases et pratiques dont il faut se méfier, pour ne pas tomber dans le greenwashing.
Le premier piège dans lequel une entreprise peut tomber est évidemment le fait de penser qu’elle n’aura pas besoin de RSE, surtout à l’époque actuelle, où elle est primordiale puisque de plus en plus de clients demandent des évolutions sur les sujets environnementaux et sociaux.
Il ne faut également pas décider de faire de la RSE juste pour l’image, car cela se ressentira, que ce soit dans la structuration de la démarche, dans sa communication ou encore dans le cadre d’une éventuelle évaluation pour un label ou une certification officielle. Cela pourrait, en plus, avoir l'effet inverse sur l'image de l'entreprise et la crédibilité de sa communication.
Il est très important pour l’entreprise de comprendre l’intérêt de la démarche RSE et d’engager une stratégie sincère et complète, afin de ne pas faire d'erreurs en RSE.
La neutralité carbone, qu’on appelle aussi “net zéro”, “zéro émissions nettes” ou encore “carbone négatif”, signifie strictement le fait de ne pas émettre plus de gaz à effet de serre que ce que l’entreprise ne peut absorber. Cependant, l’utilisation de ce terme représente souvent un objectif flou, notamment sur les émissions elles-mêmes : l’entreprise parle-t-elle seulement du CO2 ou de tous les gaz à effet de serre ?
Ne prendre en compte que le CO2 ne représente pas du tout le même objectif que regarder l'ensemble des gaz à effet de serre.
Le périmètre d’évaluation est également flou, l’entreprise peut décider de regarder en surface seulement ou de faire une évaluation en profondeur avec les consommations de chaque individu, ce qui permet à certaines entreprises de prétendre être neutres en carbone sans vraiment l’être, en réalité.
De plus, le terme “neutralité carbone”, ne signifie pas une réduction totale des émissions, mais plutôt une compensation. Cela incite donc à simplement compenser ses émissions, tandis que l’idéal serait de les réduire drastiquement.
Justement, un des moyens “à la mode” de compensation de ses émissions de carbone est la plantation d’arbres. Or, pour compenser entièrement nos émissions, soit, actuellement, 55 milliards de tonnes de CO2 par an, dont 40 à 45 milliards de que ce qui peut être absorbé naturellement, il faudrait planter 1500 milliards d’arbres. Une telle plantation correspondrait à une surface de plus ou moins 1 milliard d’hectares de forêt à planter. Cela est donc difficilement réalisable, voire même imaginable. Surtout lorsque l’on sait que le CO2 n’est pas stocké tout de suite, lorsqu’un arbre est planté, il faut attendre que les arbres soient adultes pour qu’ils puissent absorber assez de CO2. Cependant, nos émissions, elles, sont bien présentes dans l’atmosphère et n’ont pas un délai de 20 à 30 ans devant elle pour attendre d’être absorbées. Encore une fois, la plantation d'arbres incite à compenser au lieu de réduire, ce qui pose encore une fois le même problème.
Certaines marques profitent donc également de cela pour se redonner de belles images.
De plus, si le monde entier décidait de respecter l'Accord de Paris, il serait tout de même quasiment impossible d'arriver à absorber toutes nos émissions de gaz à effet de serre, puisqu'il faudrait planter l'équivalent d'un quart des terres agricoles actuellement utilisées et de nombreux écosystèmes naturels. Les bénéfices que ces actions rapporteraient seraient donc insignifiants comparés aux conséquences négatives qui en découleraient.
Donc planter des arbres peut être un bon moyen de compenser une partie des émissions, dans la mesure où la plantation est faite de manière réfléchie et professionnelle, mais elle doit toujours accompagner un vrai plan d'action de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de réduction de la pollution globale.
Cela dépend évidemment des secteurs d’activités, mais il existe de nombreuses entreprises où tous les déchets ne peuvent être recyclés, comme par exemple les déchets souillés avec de la peinture ou de l’huile. De plus, lorsque les déchets sont recyclables, ils ne sont parfois pas recyclés, principalement pour des causes financières et de rentabilité, et globalement, environ 70% des déchets plastiques sont enfouis ou incinérés. Également, lors du recyclage, il y a toujours une perte, or les chiffres donnés sont calculés sur les bases de collecte et non sur les tonnes de déchets recyclés.
De plus, beaucoup de déchets partent effectivement au recyclage, mais dans des pays étrangers, ce qui implique encore des émissions de CO2 supplémentaires.
Il existe aussi des pays comme les Etats-Unis qui n’ont pas assez d’infrastructures de recyclage par rapport à la quantité de déchets produits, ils sont donc obligés d’incinérer ou d’enfouir leurs déchets.
En ce qui concerne les déchets électroniques, l’Europe les exporte à 80% vers les pays d’Afrique, ce qui provoque la création de décharges à ciel ouvert. C’est également le cas pour les voitures.
Il est également important de ne pas se perdre dans les nombreux labels qui existent sur le marché de l’environnement et de la RSE. Avec l’engouement du bio et des produits naturels et respectueux de l’environnement, de nombreuses entreprises ont compris que prendre cette direction ne pouvait être que bénéfique. Certaines se sont donc tournées vers des labels, parfois peu contraignants et donc peu significatifs. Cependant, il est souvent difficile pour le consommateur de faire la différence entre différents labels qu’ils ne connaissent pas.
Pour être sûr de ne pas se tromper, le meilleur moyen est de se renseigner sur ces labels, notamment via le site de l’ademe, qui propose la liste des labels environnementaux fiables, pour ne plus tomber dans le piège des faux labels.
Vous pouvez aussi retrouver notre article qui compare les différents labels RSE du marché.
Le rapport RSE est un excellent outil pour présenter en détail et dans un même document toutes ses bonnes actions dans la Responsabilité Sociétale des Entreprises. En revanche, il faut faire la distinction entre un rapport RSE complet et reflet de la réalité et un rapport RSE qui ne contient pas réellement d’informations concrètes. Un rapport RSE ne traduit pas forcément d’une bonne démarche RSE, il s’agit en premier lieu d’un outil de communication. Il faut donc faire attention au contenu du rapport RSE, pour se faire une idée de la démarche qui est réellement derrière.
3 pistes pour identifier un rapport RSE crédible :
Pour terminer, il est important, lors de la réflexion d’une publicité environnementale, de se demander si la publicité en question est un reflet de la réalité ou si elle améliore la réalité, pour donner une meilleure image environnementale à l’entreprise. Si la publicité n’est pas une réelle photographie de la réalité, l’entreprise arrive dans ce cas à du Greenwashing.
Carbo a fait une liste d’exemples de greenwashing flagrants :
Il est donc primordial, en tant qu’entreprise, de faire attention à n’utiliser que des termes justes, qui sont le réel reflet de la réalité, lors de publicités ou de communications. Il est important de ne pas induire le consommateur en erreur et de ne pas tomber dans du greenwashing, qui est aussi puni par la loi.
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Et si vous désirez mettre en place une démarche RSE concrète et sincère, c'est ici que ça se passe.